Avec la publication de ce blog, nous débutons une nouvelle série de capsules sur l’escalade de bloc. Le but principal est de vous garder à jour dans les nouvelles concernant le bloc, autant à l’international qu’au niveau local. Je tenterai d’en écrire une à tous les deux mois. Si vous n’avez pas le temps de vous garder aux faits sur une base quotidienne, vous n’aurez qu’à consulter cette capsule au fils de ses publications. Pour le présent article, nous ferons un survol de l’actualité depuis l’arrivée du printemps.
Le circuit de la Coupe du Monde
Évidemment, on ne peut passer sous silence le circuit de la Coupe du Monde ayant débuté en Suisse, à Meirnigen, le 15 et 16 avril dernier. Du côté féminin, nous avons assisté à une domination nette de l’Anglaise Shauna Coxsey. Elle a remporté 4 étapes sur 6 (Meiringen, Kazo, Chongqing, Innsbruck), et terminé sur la deuxième marche du podium à Vail la semaine dernière, assurant sa victoire au championnat cumulatif avant même la dernière étape. Si la Japonaise Akiyo Noguchi s’était imposée en 2014 et 2015, elle n’aura pu que s’incliner devant la puissance de Coxsey cette année.
Du côté masculin, ce fut une tout autre histoire. L’allemand Jan Hojer, qui semblait imbattable au cours des deux dernières années, semble s’être effacé parmi les grandes performances individuelles de plusieurs autres grimpeurs. Le niveau est si élevé qu’il arrive que les finalistes d’une épreuve ratent les demi-finales de l’étape suivante. Après 6 étapes, il semble que la course de jouera entre les japonais Tomoa Narasaki et Kokoro Fujii.
Si l’équipe autrichienne apparaissait supérieure en tous points dans la dernière décennie, les jeunes prodiges asiatiques provenant du Japon et de la Corée soulignent une progression impressionnante de leurs programmes d’entraînement nationaux, mettant en péril l’hégémonie européenne des dernières années sur le circuit.
Bouldering à l’international
Plusieurs ascensions depuis le printemps dernier sont dignes de mention. Lors d’un court périple en Finlande au mois de mars afin de compétitionner pour le Sisu Master, Jimmy Webb s’est offert un flash de ‘The Globalist’, ouvert par Nalle Hukkataival en 2009. Si le finlandais avait proposé une cotation de V14(8B+), Webb croyait que V13(8B) soit plus approprié. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un des flashs les plus difficiles jamais réussis.
En avril, du côté de la Suède, on a été témoin de performances inspirantes de la part du jeune prodige Alex Megos. En deux jours, il a réussi 2 V13, ainsi que la première ascension d’un projet de longue date, Jon Assis, proposant la cotation de V14. Le semaine d’après, il s’offrait 16 blocs au-dessus de V11 (donc 1 V14, et 5 V13) en seulement deux jours de grimpes. Si la Suède n’est pas reconnue comme destination internationale de bloc, le jeune Megos aura certainement aidé à attirer d’autres grimpeurs de sa trempe.
En avril, du côté de la Suède, on a été témoin de performances inspirantes de la part du jeune prodige Alex Megos. En deux jours, il a réussi 2 V13, ainsi que la première ascension d’un projet de longue date, Jon Assis, proposant la cotation de V14. Le semaine d’après, il s’offrait 16 blocs au-dessus de V11 (donc 1 V14, et 5 V13) en seulement deux jours de grimpes. Si la Suède n’est pas reconnue comme destination internationale de bloc, le jeune Megos aura certainement aidé à attirer d’autres grimpeurs de sa trempe.
La nouvelle ayant eu le plus d’impact sur la scène internationale est certainement la deuxième ascension de ‘Hypnotized Minds’ par Rustam Gelmanov, un V16(8C+) ouvert par l’américain Daniel Woods en 2010. Cette ligne aura repoussé les efforts d’autres grimpeurs forts tels que Paul Robinson et Dave Graham. Le Russe, qui était au Colorado pour la Coupe de Monde de Vail la semaine précédente, n’aura eu besoin que de 3 courtes sessions pour enchaîner ce que plusieurs considéraient comme le bloc le plus difficile au monde. Eddie Fowke, de The Circuit Climbing, rapporte même que Gelmanov aurait presque réussi Hypno à son premier essai.
Le Russe, soulignant son manque d’expérience à l’extérieur, a eu l’humble réflexe de laisser aux prochains ascensionnistes le fardeau de déterminer la cotation du bloc. Il aura tout de même dit que ”this route was not extremely difficult for me. It fit me very well and it’s what I like”, décrivant le style du bloc qui lui plaisait bien. Cette rapide ascension du mythique bloc aura certainement émis un doute dans l’esprit des Américains: se pourrait-il que leurs collègues d’outre-mer soient à ce point supérieur? Dans tous les cas, ils devront continuer à s’entraîner…
Bouldering Local
Ce printemps, le problème de l’heure était sans contredit ‘Highlander’ (V10), ouvert par Samuel Sigouin en 2013. Situé à Val-Morin, le problème avait vu 4 ascensions dans les 3 dernières années. En quelques semaines seulement, au moins 4 autres ascensions se seront ajoutées au lot, sans compter les nombreux grimpeurs qui n’auront su dompter la bête.
Émile Baril qui tente d’enchaîner ‘Highlander’ ce printemps.
Si l’on considère les performances individuelles, Julien Bourassa-Moreau remporte facilement la palme d’or. Après avoir enchaîné Highlander, ainsi que son voisin Zoolander (V11) au deuxième essai, Julien s’est offert Cosa Nostra (V11), à Morin-Heights, pour sa troisième ascension. Trois autres V10 auront succombé à sa force dans les Laurentides. Puis, en mai, Julien visitait la région du Bas-St-Laurent. L’objectif principal semblait être ‘L’Hologramme’, l’un des blocs les plus mystérieux de la province. Ouvert par Mat Fontaine et répété par Thibault Varin en 2010, on lui attribuait la cotation de V12, qui reste très rare dans la province de Québec. Après un «send» rapide, Julien aura tôt fait de proposer la cotation de V11. Il n’en reste pas moins qu’il considère la ligne «dans le top 5 des plus beaux blocs du Québec.»
David Lacasse lors de la deuxième ascension de ‘Cosa Nostra’.
Dernièrement, il importe de mentionner que David Lacasse a enchaîné ‘Le Pacte de Varsovie Assis’ (V10) au Mont Rolland de Ste-Adèle. Cette ascension n’est que la troisième depuis l’ouverture du bloc en 2013. Bien qu’il s’agisse d’une superbe ligne, c’est surtout son aspect imposant qui retient l’attention. Avec un rétablissement à environ 20 pieds, une chute à cet endroit vous mènerait dans une zone d’atterrissage en pente très peu invitante.
Sebastien Gardner travaille les mouvements du ‘Pacte de Varsovie’ avant son ouverture.
C’est donc ce qui conclut le survol des performances en bloc depuis la venue du printemps. On se donne rendez-vous pour la saison des «sends» à l’automne !
