Vous avez manqué les débuts de l’escalade aux Jeux olympiques? Pas de problème. Performances surprenantes, déceptions, blessures et les toutes premières médailles olympiques en escalade sont au menu. Voici un récapitulatif des événements qui se sont tenus sur quatre jours chargés en émotions.
Le format annoncé il y a maintenant quelque temps a été longuement débattu dans le monde de l’escalade. Le sport se voyant décerner qu’une seule médaille par genre, l’IFSC a pris la décision de créer le format combiné, dans lequel tous les athlètes doivent participer dans les trois disciplines, soit la vitesse, le bloc et la difficulté (voie). Si ce format permet de ne laisser de côté aucune spécialité, il empêche également de voir les meilleur(e)s de chaque discipline être médaillé(e), se basant plutôt sur un système de points qui multiplie les trois positions de chaque athlète pour chaque discipline. L’athlète avec le score final le moins élevé gagne.
Qualifications – Hommes
Vitesse
Bassa Mawem livre une performance spectaculaire lors de la première épreuve, avec un temps de 5.45 secondes qui lui permet de gagner la première place. Il est suivi de Tomoa Narasaki avec 5.94 secondes et de Mickaël Mawem avec 5.95 secondes. L’athlète canadien, Sean McColl enregistre également un bon temps, avec 6.93 secondes, qui lui permet de battre son record personnel.
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Bloc
Les qualifications se poursuivent avec l’épreuve de bloc. Avec trois blocs sur quatre complétés, dont deux du premier essai, Mickaël Mawem en surprend plusieurs et remporte l’épreuve, ce qui le place en bonne position pour faire la finale. Tomoa Narasaki s’empare encore une fois de la deuxième place et c’est Adam Ondra qui prend la troisième.
Voie
Pour la dernière épreuve, les athlètes doivent tenter de se rendre le plus loin possible sur une voie, du premier essai, et ce malgré l’humidité et la chaleur de Tokyo. Même si personne ne réussit à terminer la voie, Jakob Schubert et Colin Duffy se rendent tous les deux au même point et c’est le temps pour s’y rendre qui sépare leurs positions. Jakob Schubert remporte l’épreuve, suivi de Colin Duffy pour la deuxième place et Alberto Gines Lopez pour la troisième.
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Une des grandes déceptions des qualifications est la blessure de Bassa Mawem, qui a souffert d’une rupture complète du tendon inférieur du biceps gauche. Ses impressionnantes performances lui avaient permis de participer à la finale, aux côtés de son frère Mickaël Mawem, mais il a malheureusement dû la manquer à cause de cet incident.
Malgré un bon temps en vitesse et une 8e place en voie, le Canadien Sean McColl termine 17e après une ronde de bloc difficile et n’avance malheureusement pas en finale.
Huit personnes se qualifient pour la finale après ces trois épreuves :
Mickaël Mawem (FRA)
Tomoa Narasaki (JPN)
Colin Duffy (USA)
Jakob Schubert (AUT)
Adam Ondra (CZE)
Alberto Gines Lopez (ESP)
Bassa Mawem (FRA)
Nathaniel Coleman (USA)
Finale – Hommes
Vitesse
La finale débute avec la vitesse qui oppose les grimpeurs en pairs, selon leur classement en qualification. La blessure de Bassa Mawem permet à Adam Ondra de remporter automatiquement sa première ronde et le place contre Alberto Gines Lopez pour la deuxième ronde. C’est celui-ci qui remporte l’épreuve de vitesse, suivi de Tomoa Narasaki, ainsi que Mickaël Mawem. Ces deux derniers ayant livré d’excellentes performances jusqu’à présent semblent sur la bonne voie pour obtenir l’or, mais rien n’est garanti jusqu’à la toute fin.
Bloc
L’épreuve finale de bloc en laisse plusieurs perplexes. Le premier bloc, qui débute avec une dalle précaire et termine sur un mouvement plus dynamique et risqué, est réussi par tous les grimpeurs en un ou deux essais, sauf pour Alberto Gines Lopez, qui obtient tout de même la zone. Le deuxième bloc, toutefois, ne voit qu’un seul top. C’est Nathaniel Coleman qui réussit l’énorme saut de départ, en plus du mouvement plus technique de coordination pour terminer le bloc. Ce résultat implique que si l’américain complète le dernier bloc ou obtient le même score que les autres sur celui-ci, il gagne automatiquement l’épreuve.
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Comme dernier bloc, les athlètes sont mis au défi avec des petites prises fuyantes sur une série de volumes placés en cercle. Alors qu’aucun athlète ne réussit à le compléter, plusieurs se questionnent sur la séquence voulue par les ouvreur(e)s. Ultimement, comme le premier et le dernier bloc n’offraient peu de séparation, le classement de bloc était alors largement basé sur le dernier mouvement du deuxième bloc. La deuxième place pour cette épreuve va à Mickaël Mawem et la troisième place va à Tomoa Narasaki.
Voie
Finalement, les médaillés sont décidés suite à la dernière épreuve, soit la voie. Une section parsemée de minuscule « crimps » en fait tomber plusieurs. Adam Ondra, qui se spécialise également en voie, s’empare du point le plus haut jusqu’à date avec 42+, mais tombe sur la dernière section de la voie, qui semble demander beaucoup de tension et de précision. Alberto Gines Lopez ne tombe que quelques prises plus basses, ce qui lui donne un score de 38+. Le dernier grimpeur qui clore la finale des hommes est Jakob Schubert. Les enjeux sont élevés. Si Schubert réussit la voie, il gagne un podium, mais s’il tombe avant le point où Adam Ondra est tombé, c’est ce dernier qui aura une médaille.
Jakob Schubert livre une performance parfaite et il est le seul à se rendre à l’ancrage. Toujours attaché à sa corde, il apprend la grande nouvelle, la certitude qu’il obtiendra la première médaille de bronze des JO en escalade et célèbre sans retenue. Avec son résultat important en bloc, c’est Nathaniel Coleman qui remporte la médaille d’argent et peine à croire ce qui lui arrive.
Le premier gagnant des Jeux olympiques en escalade est donc Alberto Gines Lopez, d’Espagne. Après une blessure au genou quelque temps avant l’événement, le jeune de 18 ans réalise son rêve et semble bouche bée face à cette réussite. Sur sa page Instagram, il partage sa photo de premier médaillé, avec la description « WE DID IT » (Nous y sommes arrivés).
Premier podium olympique pour les hommes :
Alberto Gines Lopez (ESP)
Nathaniel Coleman (USA)
Jakob Schubert (AUT)
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Qualifications – Femmes
Vitesse
Les qualifications des femmes commencent en grand avec l’épreuve de vitesse. La Canadienne Alannah Yip réussit à battre son record personnel, ainsi que le record canadien de vitesse avec un temps de 7.99 secondes. Elle célèbre avec un énorme sourire, sachant que cette performance la place dans une bonne position pour la suite. Aleksandra Miroslaw livre une excellente performance avec un temps de 6.97 secondes, un centième de seconde de plus que le record du monde pour les femmes, établi par la Russe Luliia Kaplina. Celle-ci, qui se spécialise en vitesse, place un premier temps de 7.65 secondes, plus élevé qu’à son habitude et, malgré un départ très prometteur, elle glisse avant la fin de sa deuxième ronde, ce qui ne lui laisse que son premier temps comme score. Elle fond en larme dès l’atterrissage au sol, consciente des conséquences de ce résultat plus bas qu’espéré.
C’est donc Aleksandra Miroslaw qui remporte l’événement, suivi d’Anouck Jaubert (7.12 secondes) et Yiling Song (7.46 secondes).
Bloc
L’épreuve de bloc débute avec un mouvement dynamique de coordination sur une dalle. Malgré l’équilibre requis pour le complété, c’est celui le plus réussit des quatre blocs. Janja Garnbret, une des grimpeuses les plus dominantes dans le monde de la compétition actuellement, exécute une ronde parfaite avec quatre blocs réussis du premier essai. La jeune Brooke Raboutu la suit de près avec une deuxième place, complétant trois blocs. La troisième place va à Akiyo Noguchi, une des grimpeuses les plus expérimentées du groupe.
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Voie
Les qualifications se terminent avec une voie physique et engageante. C’est la Coréenne Chaehyun Seo qui remporte l’épreuve, suivie de Jessica Pilz et Miho Nonaka. Laura Rogora, une spécialiste de la voie, se classe seulement 10e pour l’événement, visiblement tendue lors de son essai. Affectée par la pression, elle ne réussit pas à livrer une performance à la hauteur de ses attentes et, après un résultat très bas en vitesse, elle ne se qualifie pas pour la finale.
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La Canadienne Alannah Yip termine avec un score de 21+, ce qui indique qu’elle a tenu 21 prises, en plus d’avoir fait le mouvement vers la 22e, sans l’atteindre. Son résultat la place en 12e pour l’épreuve et en 14e place pour les qualifications. Elle ne passe malheureusement pas en finale, mais semble satisfaite de sa première expérience aux Jeux olympiques.
Huit personnes se qualifient pour la finale :
Janja Garnbret (SLO)
Chaehyun Seo (KOR)
Miho Nonaka (JPN)
Akiyo Noguchi (JPN)
Brooke Raboutou (USA)
Jessica Pilz (AUT)
Aleksandra Miroslaw (POL)
Anouck Jaubert (FRA)
Finale – Femmes
Vitesse
La spécialiste en vitesse Aleksandra Miroslaw domine la première épreuve de la finale et lors de sa dernière course contre Anouck Jaubert, elle réussit à battre le record mondial avec un temps de 6.84 secondes sur la voie de 15 mètres. Miho Nonaka enregistre également des temps impressionnants et elle termine en 3e position. Anouck Jaubert, qui se spécialise en vitesse, réussit à prendre la 2e place.
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Bloc
L’épreuve de bloc s’avère très difficile. Les athlètes ont seulement trois blocs pour se faire valoir et le troisième, présentant des mouvements dynamiques et physiques, ne voit aucun top. Même Janja Garnbret, après une chute inconfortable, ne réussit pas à le terminer. Celle-ci démontre toutefois sa dominance pour les deux premiers blocs. Elle est la seule des huit athlètes à les compléter et elle les réussit en très peu d’essais.
Brooke Raboutou tente de suivre et devancer sa compétitrice, mais un glissement de pied tout juste avant de déposer sa deuxième main sur la prise finale du premier bloc l’empêche de prendre la première place. C’est Janja Garnbret qui remporte l’épreuve, suivie de Brooke Raboutou, ainsi que Miho Nonaka, qui obtient deux zones.
Voie
La finale se conclut sur le mur de voie, où les athlètes livrent toutes un combat impressionnant. Jessica Pilz, une spécialiste de cette discipline, obtient un score de 34+, lui permettant de prendre la troisième place pour cette épreuve. Brooke Raboutou débute son essai, souriante et visiblement remise de ses déceptions face à la ronde exigeante de bloc. Malgré l’énergie restant, elle glisse en allant dans une prise bidoigt, demandant la précision pour être attrapée et tombe plus bas que prévu. Elle se prend immédiatement la tête, sachant que cette erreur lui coûtera.
Miho Nonaka fait une erreur au même endroit, utilisant un talon très élevé au lieu de garder ses pieds bas. Cette technique ne fonctionne pas et elle tombe, obtenant un score de 21 la mettant en 5e place.
C’est Janja Garnbret qui remporte l’épreuve, avec un score de 37+ et elle gagne du même coup sa première médaille d’or olympique, un résultat attendu de bien des gens. Elle fond en larme dans les bras de son coach, Raioman Krajnik, et publie plus tard sur sa page Instagram une photo d’elle médaillée avec comme description « Unfinished business…FINISHED » (Affaire inachevée…TERMINÉE). Les deux Japonaises Miho Nonaka et Akiyo Noguchi remporte les médailles d’argent et de bronze respectivement.
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Premier podium olympique pour les femmes :
Janja Garnbret (SLO)
Miho Nonaka (JPN)
Akiyo Noguchi (JPN)
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