Le sujet qui suit me chicote depuis longtemps. J’apprends encore à apprivoiser les réseaux sociaux et plus j’y plonge, plus je suis mitigé face à leur impact sur la communauté d’escalade. Les principaux enjeux qui retiennent mon attention sont l’image de soi, l’offre d’exercices et l’aspect comparatif de la chose.
J’aimerais commencer en mentionnant que je ne suis pas anti-réseaux sociaux. Je suis tout à fait d’accord qu’il existe de bons côtés associés à leur utilisation et que ce sont des outils très utiles en termes de partage, de connectivité et de communication. C’est aussi une belle façon de faire découvrir notre sport et inciter les gens à joindre notre belle communauté. En tant qu’outil motivateur et éducateur afin de présenter de nouvelles idées et une variété d’exercices, les réseaux sociaux trouvent certainement leur utilité.
L’IMAGE DE SOI
D’un autre côté, l’image de soi est un concept précaire sur ces plateformes. Elles offrent un comparatif constant aux autres alors que les images véhiculées sont majoritairement méticuleusement choisies dans le but d’optimiser l’apparence. Il devient difficile de se comparer à des individus qui ne montrent que leurs succès.
Lorsque je m’entraîne ou que je grimpe, ce n’est pas beau, j’échoue souvent et c’est difficile d’être constamment à mon meilleur, mais je donne mon maximum à chaque seconde. Par contre, pour quelqu’un qui est nouveau au sport et potentiellement en quête d’approbation, voir tous ces gens réussir constamment peut nuire à la motivation et peut créer une remise en question face à son propre processus.
L’OFFRE D’EXERCICES
En ce qui concerne la proposition d’exercice, mon avis est assez neutre. Je trouve extrêmement pertinent de pouvoir s’inspirer d’athlètes et de coachs à travers le monde pour augmenter notre répertoire d’exercices. Cependant, le fait est que tout exercice effectué doit être adapté et progressé adéquatement selon nos capacités et nos blessures. La forme de l’exercice est aussi un concept clé oublié dans ce contexte. Si elle n’est pas respectée, une mauvaise forme à l’exercice peut causer des blessures à l’entraînement. Un bon plan se doit d’être adapté aux besoins, aux objectifs et à la progression de chacun. La prescription d’exercices au public à travers les médias sociaux peut par conséquent poser problèmes à ceux qui n’auraient pas les connaissances afin de bien les effectuer.
L’ASPECT COMPARATIF
Ce point rejoint bien la performance et est fortement relié à la compétition. Je suis certain que vous avez déjà eu un/une partenaire de grimpe de votre niveau qui vous motive quand vous avez un problème commun à travailler. Cette compétition est saine et vous pousse au dépassement de soi. Cependant, quand vous avez la possibilité de vous comparer à la communauté entière et de voir que telle personne fait cet exercice de plus que vous, et telle autre ce problème (que vous devriez avoir fait, par exemple), c’est à ce moment que ça peut être dangereux. Cette compétition peut devenir malsaine et, selon mon expérience, l’athlète se remet en question à savoir si son travail effectué est suffisant. Il devient difficile de garder le focus sur soi et ses ambitions quand les autres sont constamment en train de réussir, alors qu’ils vivent le même processus que nous (ou nous supposons qu’ils vivent le même). En soi, tout est une question de perspective, mais celle offerte par les plateformes en ligne peut facilement nous affecter de façon négative si on ne fait pas attention.
Bref, les réseaux sociaux sont un outil captivant et regorgent de ressources. Gardez en tête qu’ils peuvent avoir certains effets pervers. Soyez honnêtes avec vous-même et votre processus de grimpe/d’entrainement. Évitez de tomber dans leurs pièges. Pour toute question concernant ce sujet ou l’entraînement, n’hésitez pas à m’écrire à dchoq@blocshop.com