Évidemment, quand on regarde les gens qui performent de façon exceptionnelle dans notre sport, on peut se dire qu’il s’agit essentiellement de leurs doigts extrêmement forts ou de leur athlétisme hors du commun. On néglige trop souvent l’aspect mental dans la performance. C’est certainement beaucoup moins facile à entraîner, mais tout le monde peut faire du progrès. Voici des trucs qui pourraient vous permettre de travailler l’aspect mental de votre grimpe.
Le pouvoir de la suggestion
Vous arrive-t-il souvent d’être devant un bloc, au gymnase, de le regarder et de vous dire : «ça, je ne pourrais pas le grimper»? Mine de rien, sans même vous être donné.e la chance d’essayer le bloc, vous venez de vous créer une limitation. Vous n’êtes pas seul.e, rassurez-vous. Mais maintenant que vous en êtes conscient.e., c’est une belle opportunité de pouvoir tenter de repousser ces limites. Ce V6 vous paraît difficile? Ça ne vous coûte rien d’essayer les mouvements, vous pourriez être surpris.e. Ce V4 vous intimide? Raison de plus pour aller voir.
Essayer fort
Mais vraiment fort : Désolé de vous le dire, mais vous n’essayez pas vraiment fort. Enfin, probablement que vous n’essayez pas aussi fort que ce que vous croyez. L’esprit (et le corps) cherche la facilité et les principes d’auto-préservation vous empêchent souvent d’aller au-delà d’une certaine limite. Je me rappelle d’une vidéo, où on voyait David Wetmore dans une voie à Rumney et il mentionnait qu’il lui arrivait de presque perdre conscience sur le dernier mouvement de son projet tellement il donnait tout. Est-ce que vous devriez faire comme lui et vous évanouir en plein milieu du Bloc Shop après avoir essayé votre projet? On ne le suggère pas. Mais vous pouvez vous entraîner à serrer plus fort les prises et à vraiment faire un effort. L’exemple qui m’avait été le plus utile : un grimpeur, dans un balado, parlait de mettre son «masque de guerre» avant de se lancer dans son bloc et il mentionnait qu’il imaginait serrer les prises comme s’il fallait refermer tout son poing le plus fort possible. Bien entendu, c’est à faire avec parcimonie, parce qu’il y a des risques inhérents de blessure. Peut-être que vous vous surprendrez en enclenchant quelque chose qui vous permettra d’enchaîner un projet.
La grimpe «pleine conscience»
Je sais, ça sonne un peu «wouwou»… Mais ça vaut la peine d’essayer, vous pourriez être étonné.e. En somme, il s’agit de porter attention à vos pensées quand vous grimpez. Quand vous arrivez aux mouvements du crux, est-ce que vous vous dites «ça va être difficile»? Est-ce qu’un mouvement vous effraie? Pourquoi est-ce important? Parce que votre discours interne a une influence sur votre grimpe. Déjà, être conscient.e de ce que vous vous dites mentalement vous permettra de voir où vous vous limitez vous-même.
Point d’hésitation tu auras
C’est un signe qui ne ment pas. Voir quelqu’un amorcer un mouvement, puis redescendre, réessayer mais sans compléter le mouvement, revenir, pour finalement tomber. Et peut-être que cette personne aurait pu compléter le bloc si elle n’avait pas gaspiller de l’énergie à hésiter! Évidemment, c’est plus simple à dire qu’à faire. Mais si vous vous donnez une intention – que ce soit pour toute une séance ou simplement un essai – de continuer à grimper même si avez des doutes sur le beta, à nouveau, vous pourriez être surpris.e des résultats. Et tout ça permet ensuite d’affiner sa technique, sa lecture des blocs et à plus long terme, de moins hésiter!
Évidemment, tout cela requiert du temps et de l’énergie. C’est pourquoi c’est plus simple d’intégrer ces différents trucs progressivement : faites-les de temps à autre, pour une partie de votre séance en salle. Le but, c’est de développer des habitudes que vous pourrez utiliser au moment opportun.